Le président équatorien Guillermo Lasso a annoncé mercredi la dissolution de l’Assemblée nationale et l’appel à des élections anticipées. Dans une émission de radio et de télévision nationale, Lasso a invoqué l’article 148 de la Constitution, qui lui donne le pouvoir de dissoudre le pouvoir législatif dans des situations de crise politique et de troubles internes.
Le président a expliqué que la décision est basée sur la nécessité d’avancer sans obstacles au milieu d’une Assemblée qui, selon lui, cherche à déstabiliser le gouvernement et la démocratie. Lasso a souligné que cette mesure rend le pouvoir de décision au peuple équatorien, puisque les élections législatives et présidentielles seront avancées. Le Conseil électoral national dispose de sept jours pour convoquer les élections.
Pendant le processus électoral et jusqu’à l’investiture des nouvelles autorités, le président gouvernera par décrets pour une période de six mois, conformément à l’article 148 de la Constitution. Outre la dissolution de l’Assemblée, Lasso a publié le décret exécutif 741 sur la mort croisée et le décret exécutif 742, qui propose la « Loi organique pour le renforcement de l’économie familiale » et sera envoyé à la Cour constitutionnelle pour évaluation.
Guillermo Lasso a déclaré que cette mesure permettra au gouvernement de se concentrer sur la satisfaction des besoins des familles équatoriennes et de retrouver espoir et tranquillité. Avec cette action, Lasso devient le premier président à déclarer la mort croisée en Équateur.
La destitution contre lui
L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale est intervenue alors qu’un procès en destitution était en cours contre lui. Guillermo Lasso est accusé de détournement de fonds pour un contrat signé sous le précédent gouvernement. Le président a qualifié le procès en destitution d’infondé et a déclaré que ses accusateurs cherchaient à prendre la présidence et à usurper les pouvoirs de l’État.
Le contrat en question a été signé entre l’entreprise publique Flota Petrolera Ecuatoriana (Flopec) et la société internationale Amazonas Tanker Pool. Bien que l’affaire remonte à 2018, sous le gouvernement de Lenin Moreno, Lasso est accusé d’avoir signé un nouveau contrat l’année dernière malgré les recommandations du contrôleur général de l’État. Les pertes subies par le secteur public sont estimées à 6 millions de dollars.
Lasso a nié l’existence de contrats ou d’addenda signés sous son gouvernement et a décrit la destitution comme un processus sans preuve et illégal. Après la dissolution de l’Assemblée, le président a assuré que le pays continuait de fonctionner normalement et que les forces armées, la police nationale et le secteur privé maintenaient leurs activités habituelles.